Le rapport 2008 de la Miviludes : une escroquerie et une manipulation Mise en ligne : 20/05/09 |
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Le rapport de la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires) est consultable et téléchargeable en cliquant ici.
L'escroquerie intellectuelle consiste en la conjonction de plusieurs phénomènes :
confondre systématiquement la dérive sectaire avec le charlatanisme ou l'incompétence ;
faire figurer dans le même document une liste de sectes ou mouvements attentatoires et une liste de pratiques, techniques et méthodes thérapeutiques internationalement reconnues ; en particulier, il est pour le moins ignoble de demander à la FF2P de fournir une liste de méthodes reconnues, de publier cette liste en citant la FF2P et de prendre la longueur de la liste comme preuve de danger (*).
La manipulation consiste à organiser le battage médiatique qui suit la publication autour des psychothérapeutes prétendument auto-proclamés, au moment même où le Sénat s'apprête, sous couvert de loi de modernisation de l'hôpital, a voler le titre de psychothérapeute aux professionnels qualifiés et reconnus, pour le donner à des personnes ne disposant pas de la formation adéquate (psychiatres, médecins ou psychologues sans formation à la psychothérapie), non supervisées et sans aucune reconnaissance.
La Miviludes : la secte de ceux qui voient des sectes partout.
Addendum du 15 avril 2010
Le rapport 2009, consultable et téléchargeable en cliquant ici.
Toujours ce mélange indistinct entre :
les sectes : groupes organisés qui, sous l'autorité d'un gourou indiscutable, ont pour objets l'atteinte à la dignité humaine et la spoliation des biens, ces deux objets se renforçant l'un l'autre ;
les pratiques dangereuses comme certains régimes carencés ou l'incitation à l'absence de soins ;
les pratiques possiblement dangereuses et/ou possiblement bénéfiques, comme l'absorption d'ibogaïne et autres substances dont aucune étude clinique, même approximative, ne permet d'évaluer le rapport bénéfice/risque (cette absence d'étude alimentant le fonds de commerce de leurs promoteurs comme de leurs détracteurs) ;
les pratiques sans danger et sans effet clairement démontré, dont il serait dommage de priver ceux qui y croient et parfois (souvent ?) en tirent un bénéfice santé, sans compter ceux qui n'y croient pas et qui luttent contre un projet de société où on ne voit qu'une seule tête ;
la psychothérapie, dont la Miviludes n'a toujours aucune idée de ce en quoi elle consiste, préférant s'aligner brejnéviennement sur les positions gouvernementales (elle est sous tutelle directe de Matignon) et promouvoir une loi scélérate, aberrante et dangereuse pour tous.
Je laisse à chacun le choix de trouver le terme désignant le mieux ceux qui recourent systématiquement à l'amalgame, qui imposent une litanie d'affirmations péremptoires et interdisent de facto toute discussion, sous la menace d'être taxé des pires épithètes (comme, en certain lieu et à certaine époque, on se voyait traiter d' « allié objectif de l'impérialisme »).
Il y a un an, je plaisantais en traitant la Miviludes de secte ; je plaisante tout autant aujourd'hui en l'assimilant à une nouvelle Guépéou.
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(*) Cette figure de rhétorique possède sans doute un nom que je ne connais pas ; en cinématographe, on l'appelle tout simplement montage ; selon l'éthique de l'auteur, on peut en attendre soit un effet artistique, soit de la propagande. En voici un exemple de mon invention :
Je me plains que mon quartier soit envahi de délinquants et que ma rue ne soit pas sûre le soir. Page suivante, je dresse la liste exhaustive des habitants du hlm voisin en notant qu'ils sont trop nombreux pour que je puisse tous les connaître.
Je peux même faire pire avec cette phrase parfaitement exacte :
Dans le 18e arrondissement de Paris, il y a beaucoup d'escrocs et beaucoup de psychothérapeutes.
Voir aussi, sur le site Selfway : La Soupe du rapport de la Miviludes